Eloge prononcée par le Colonel Clément AUBRY lors des funérailles de Jean-Léon FRISCH
En accord avec les Présidents des différentes associations patriotiques, en ma qualité de représentant des membres de la Légion d’honneur du centre- Alsace, il me revient le devoir de rappeler les services les plus imminents rendus à la Nation par monsieur Jean-Léon FRISCH.
Né le treize juin 1928 à Lalaye, en juillet 44, à l'âge de 16 ans Jean se voit contraint par l'occupant nazi à suivre une préparation militaire. Néanmoins il réussit à se soustraire au Reichsarbeitsdienst grâce à l'avancée des troupes alliées vers l'Alsace.
A 18 ans il s'engage dans l'armée et après sa période de formation en Algérie il est affecté au 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes. à Noël 1946 il embarque pour l'extrême Orient où il est de suite confronté à la dure réalité de cette guerre, avec ses nombreuses opérations meurtrières. Il gagne ses galons de sergent et une citation à l'ordre du régiment lors de la première grande opération aéroportée effectuée en Indochine.
En 1952, toujours en terre indochinoise, il est nommé Sergent-Chef grâce à son comportement exemplaire au cours des nombreuses opérations périlleuses qui lui valent plusieurs citations.
Lors de ce troisième séjour indochinois, jean, nommé fictivement Sous-Lieutenant pour la circonstance, fait partie des commandos parachutistes qui opèrent au LAOS avec pour mission de former un maquis local qui démontre rapidement son efficacité en infligeant de lourdes pertes à l'ennemi.
Excédés par ces opérations ciblées, les Viets lancent une grande offensive destinée à anéantir cette résistance qui représente une forte menace permanente pour leurs troupes. Durant ces affrontements d'embuscades en contre-embuscades et en esquives, Jean, gravement diminué par la dysenterie et le paludisme, se retrouve délirant à errer dans la brousse ou il est récupéré par un de ses agents locaux qui le cache au sein d'un village ami. Soigné et protégé par les villageois il se rétabli lentement.
Durant ces deux mois Jean FRISCH est porté disparu et considéré comme mort au combat. D'autant plus que deux prisonniers viets déclarent que Jean FRICHE a été tué le 17 juillet lors de l'attaque sur son commando et qu'il est enterré à Bankam Pe Toun.
Imaginez l'émoi provoqué par sa réapparition le 15 septembre 1954, alors qu'il était considéré comme mort au combat et proposé pour une citation à l'ordre de l'Armée ainsi que pour l'attribution de la légion d'Honneur à titre posthume.
Après une brève période de récupération en métropole, il repart pour l'Algérie, affecté au 9ème Zouave avec le grade d'adjudant. Un bref passage au centre de formation des Sous-Officiers à DELLYS, précède son affectation au 5ème régiment de tirailleurs, avec lequel il sera en permanence en opération.
Nommé Adjudant-Chef, il terminera sa brillante et oh combien mouvementée carrière militaire, après l'indépendance de l'Algérie, au 23ème régiment d'infanterie à SARREBOURG, le 1er août 1967.
Ses faits d'arme et son engagement sans faille ont permis à Monsieur Jean FRISCH d'être :
¨ Officier dans l'ordre de la légion d'honneur ¨ Médaillé militaire ¨Chevalier dans l'ordre national du mérite
¨ Croix de guerre T.O.E. ¨ Croix du combattant volontaire Indochine ¨ Croix du combattant volontaire A.F.N.
¨ Médaille coloniale (Extrême-Orient) ¨ Médaille reconnaissance de la Nation ¨ Médaille commémorative Indochine
¨ Médaille commémorative AF.N. ¨ Médaille d'argent de l'ordre du règne du Laos
Ces nombreuses décorations sont accompagnées de 6 citations dont deux avec palmes à l'ordre de l'armée.
Après une seconde carrière dans la grande distribution l’engagement citoyen de Jean FRISCH ne s’est pas arrêté à sa mise à la retraite.
Il s'investit dans les associations patriotiques, et rejoint l'UIACAL dont il assumera la charge de secrétaire général durant plus de vingt ans. Au cours de sa vie au service des armes de la France ainsi que par son action au sein des associations patriotiques, il a rendu les services les plus éminents à sa patrie, la FRANCE.
De la part de tes amis, de tes copains, de tes frères d'Arme, Adieu Jean.